Le saviez-vous !

L’histoire de la Commune de Bieujac est indissociable de l’appellation de ses terres, de ses quartiers, de ses bois ou de ses ruisseaux. Tour à tour toponymes à consonances gasconnes, noms propres ou «chaffres», les noms des lieu-dits et autres routes de notre village ont évolué au fil du temps. Très nombreux sous l’ère napoléonienne, ils se sont peu à peu réduits, oubliés des hommes ou condamnés par les restructurations cadastrales. Le dernier remembrement de 1989 a diminué de façon drastique ces appellations, les regroupant entre elles et faisant disparaître des lieu-dits plusieurs fois centenaires.

A l’aube du 21ème siècle, à l’heure où les moyens de communication se développent à grande vitesse, il devenait impératif d’actualiser les nominations de nos voies afin de faciliter la vie de nos concitoyens que cela soit du point de vue économique (livraisons, adressage, etc …….) mais aussi de la qualité de vie (accès aux soins, pompiers, etc…). En 2016, après un travail minutieux de dénombrement des voies et des foyers, le Conseil Municipal adoptait une délibération nommant précisément l’ensemble des voiries de Bieujac (départementales et communales) et donnant à chaque habitation un numéro de voirie calculé de façon métrique. Ces dénominations prenaient en compte les lieux-dits historiques de la Commune et parfois en faisaient renaître de l’oubli.

Aujourd’hui, ce sont 38 voies qui desservent l’ensemble du territoire, conservant dans leurs appellations le patrimoine historique de notre Commune.

Découvrez les voies communales et leurs histoires

• IMPASSE ARROUDÈS

Située dans la partie Sud-Ouest de la Commune, cette voie communale dessert deux habitations sur une longueur d’environ 270 mètres.

Ancienne Voie Communale de Denis, elle permettait de rejoindre le Bourg depuis l’actuelle Route de Vidalot en passant par les lieu-dits Arroudès, puis Labarthe, surplombant puis longeant le Beuve pour arriver au Bourg au dessus du pont enjambant la rivière au niveau du virage à angle droit de la Route des Poupettes.

Aujourd’hui l’Impasse Arroudès demeure le dernier tronçon carrossable de l’ancienne voie.

Un peu d’histoire :

 

Le lieu-dit Arroudès est connu à Bieujac depuis très longtemps puisqu’on le trouve sur la carte de Cassini (N°105 de Bazas de 1763-1767) sous le nom de Roudès. Au cours des siècles, il évoluera en Larroudès puis pour finir en Arroudès.

L’origine de ce toponyme vient du gascon arroda qui signifie roue et plus précisément celui qui les façonne, en d’autres termes le charron qui fabrique ou répare les roues de charrettes. On peut donc imaginer que c’est un nom de métier exercé à cet endroit qui a donné son appellation à ce lieu-dit. D’autant qu’à la sortie de la Révolution, les terres d’Arroudès appartenaient à un certain Pierre Dujantieu, forgeron de son état, et que le lieu-dit situé face à l’entrée de l’impasse était nommé Charron au 19ème siècle.

• IMPASSE BARÈRE

 

Située dans la partie Sud-Ouest de la Commune, cette voie communale dessert deux habitations sur une longueur d’environ 180 mètres.

A noter que sa partie finale (celle qui mène à la dernière maison) est une voie privée.

Un peu d’histoire :

 

Le lieu-dit Barère, déjà présent sur le plan napoléonien de 1812, tire son origine d’une  locution gasconne qui définit une barrière mobile à claire voie.

Initialement, une seule maison, au bout de la voie, occupe le lieu-dit composé de terres, de près et de landes. La seconde maison apparaît sur le plan de 1851, plus au Nord en bordure de la route de Vidalot. Ce n’est qu’au début des années 2000, qu’une nouvelle habitation viendra enrichir le lieu le long de l’impasse.

A la base cette route est un chemin dit de service qui part de la Route de Vidalot en direction de l’Ouest puis bifurque au Sud vers la maison principale mais aussi et surtout au Nord où à travers bois et prairie va rejoindre la Route de Lahitault au niveau du N°427.

A noter également que Bieujac possédait autrefois un autre lieu-dit nommé Les Barreyres. Inhabité, il était situé à l’emplacement actuel de la pièce de vigne du carrefour entre la Route de la Gravette et la Route de Païensas.

• ROUTE DE CHARASCLET

Située dans la partie Sud-Est de la Commune, cette voie communale, d’une longueur d’environ 210 mètres,  ne dessert aucune habitation. Elle relie Bieujac à Savignac d’Auros depuis la Route des Barrails jusqu’à la limite de la Commune au niveau du pont de l’autoroute A62. Cette route est très récente puisqu’elle date de la création de l’A62 dont le tronçon Langon – Buzet sur Baïse fut mis en service le 14 mai 1979. Autrefois, la liaison avec Savignac d’Auros était assurée par un chemin communal dont une partie subsiste sur la droite de la route en contrebas entre les deux prés communaux.

Un peu d’histoire :

 

Le nom de Charasclet ne correspond pas à un lieu-dit précis de la Commune de Bieujac mais à un nom de personne qui jadis habitait une maison qui s’érigeait à l’Ouest de la voie actuelle dans le pré, le long de l’ancien chemin. Cette habitation aujourd’hui détruite est bien identifiable sur le plan de 1851. Le propriétaire de cette maison était un nommé Jean Clavières dont le « chaffre » (surnom en gascon) répondait au nom de Charasclet. Son origine peut-être l’association de deux termes gascon : charisclet qui qualifie un jeune serin et carasclet qui définit un enfant tapageur, bruyant et bavard. Autant dire que le dénommé Jean Clavières devait être un drôle d’oiseau.

A noter enfin qu’un lieu-dit Tarasclet existait au 19ème siècle sur la Commune de Castets en Dorthe à la limite de Bieujac près du lieu-dit Lafargue. C’est à dire à quelques encablures de la maison de Charasclet : une proximité qui peut également expliquer l’origine de ce nom à cet endroit.

• IMPASSE DOURNEAU

Située dans la partie Nord de la Commune, cette impasse dessert une habitation sur une longueur d’environ 100 mètres. Cette voie correspond à l’ancienne Voie Communale N°6 de Ruines à Tinarrage. Historiquement ce chemin partait des limites de la Commune à l’Est vers Saint Pardon de Conques au niveau du lieu-dit Ruines, traversait le quartier de Péchinon, rejoignait Mauco, descendait à Dourneau, traversait le Beuve à Moulin Neuf et remontait à Baudichon pour rejoindre Castets en Dorthe. En 1812, sur le plan cadastral napoléonien, il débute à Mauco (écrit Moco) et se termine au quartier de Dournéou au lieu-dit Tuilière. Il est référencé au nom de Chemin de la Tuilière. Quarante ans plus tard, il devient Chemin de Péchinon à Castets, passe à Mauco, traverse les lieu-dits Gatine, Laprie, Baruillon, Frigalette, Laborde et rejoint Dourneau, le terme Tuilière ayant désormais disparu. Aujourd’hui ne subsistent que le début du chemin devenu Allée de Mauco et sa partie finale, l’impasse Dourneau.

Un peu d’histoire :

 

Le lieu-dit Dourneau est essentiellement associé à la fabrication de tuiles ou autres objets en terre cuite. D’abord connu sous l’appellation Dournéou, il était autrefois un quartier du lieu-dit Tuilière, qui qualifiait un lieu comme d’autres dans la Commune où le travail de l’argile était monnaie courante. Il faut d’ailleurs savoir que Bieujac au 19ème siècle avait une certaine renommée pour ses tuileries qui étaient aussi prisées que celles de Gironde sur Dropt. Dourno en gascon, c’est une cruche ou un cruchon, ce qui renforce le lien avec les tuileries. De plus, dans les registres d’Etat Civil de la Commune, on trouve mention d’un certain Jean Dourneau, décédé le 28 juin 1785. Et comme une évidence il exerçait le métier de tuilier.

• ROUTE DE DUGAY

Située dans la partie Ouest de la Commune, cette voie départementale d’une longueur d’environ 1 kilomètre et 100 mètres dessert 21 habitations. Elle correspond à la Route Départementale N°123 qui débute au Sud au carrefour avec la Rue Pierre Pescay et se termine au Nord au carrefour de la Route de Sablet à la limite avec la commune de Saint Loubert. En 1812, cette route est nommée chemin d’Auros à Castets et traverse les lieu-dits Payrai (Peyré), Bentejac, Dugay, Moco (Mauco) et Sablet. Puis dès 1850, elle est citée sous le vocable de chemin de Bazas à Castets. Ce n’est que dans la première partie du 20ème siècle que la route prendra le numéro départemental 123.

Un peu d’histoire :

 

Contrairement à la logique de l’étymologie gasconne qui voudrait associer le nom de Dugay à l’oiseau aux reflets bleu-azur qui peuple nos forêts («lou gaÿ» – le geai), l’origine du mot est plutôt à rapprocher  d’un nom de famille qui habitait au sein du lieu-dit, à l’angle de la Rue de Maisonneuve et de la Route de Dugay. Après la Révolution, les communes sont crées et dotées d’une administration avec un Maire et des Conseillers Municipaux. Il y a également un procureur général de la Commune, élu qui doit veiller à la juste application des lois. Le 20 février 1791, c’est un nommé Jean DUGAY qui est le premier élu à ce poste. Né en 1739 à Bieujac, il exerçait la profession de cultivateur dans le quartier de Mauco. Il est décédé en 1808 à Bieujac à l’âge de 69 ans. Après lui, le nom de famille Dugay disparaît des tablettes de la commune.  Seul son souvenir est resté avec le lieu-dit et aujourd’hui avec la Route de Dugay.

• ROUTE DES GOURGASSES

Située à l’extrême Ouest de la Commune à la limite de Saint Pardon de Conques et d’Auros, cette voie communale, d’une longueur d’environ 90 mètres ne dessert aucune habitation. Elle définit les limites de la Commune avec nos deux voisins. Au Sud, avec Auros au niveau du carrefour avec la Route Départementale N°116. Puis à l’Ouest et au Nord avec Saint Pardon de Conques. Cette route qui débute au Sud à Auros, se termine 90 mètres plus loin au Nord pour se poursuivre dans Saint Pardon de Conques vers le lieu-dit Bruhon en direction du lac de Seguin et du Golf des Graves et du Sauternais.

Au 19ème siècle, cette voie est nommée chemin d’Auros à Saint Pardon.

Un peu d’histoire :

 

Lors de l’opération de dénomination des voies de la Commune de Bieujac lancée en 2016, toutes les routes devaient impérativement recevoir une appellation, même les plus courtes ne desservant aucune maison. La réflexion de l’équipe municipale sur ce cas précis a amené à se servir du cadastre ancien de Saint Pardon de Conques pour définir la Route des Gourgasses du nom du chemin vicinal N°1 des Gourgasses qui est le prolongement de cette route chez nos voisins.

Le terme gourgasse est à associer au mot gourg qui désigne un endroit profond dans une rivière ou un point d’eau dit gourgue. Il est vrai que le secteur très boisé est souvent très humide période hivernale, notamment vers les lieu-dits Lallugran et Peyrebizanne.

Rien à voir toutefois avec le lac de Seguin tout proche qui lui est une étendue d’eau artificielle creusée à l’époque de la construction de l’autoroute A62.

• ROUTE DE LA GRAVETTE

Située dans la partie Ouest de la Commune, cette voie communale d’une longueur d’environ 545 mètres dessert 12 habitations. Elle relie la Route de Païensas à la Route de Dugay. Cette route correspond à l’ancienne voie communale N°10 de la Gravette.

Son nom est déjà inscrit sur les cartes dès l’époque napoléonienne. En 1850, il sera renommé quelques temps chemin des Barreyres puis reprendra son appellation initiale. Et c’est tout naturellement qu’en 2016 la Route de la Gravette retrouvera sa désignation d’origine.

Un peu d’histoire :

 

Le nom de cette route est essentiellement lié à la nature du sous-sol rencontrée en ces lieux. Le secteur de la Gravette est une zone intermédiaire géologique entre les terres sableuses de l’Ouest, en direction des bois de Païensas et les terres plus grasses de Dugay et Pescay qui occupent l’ancienne vallée préhistorique du Beuve. Du côté des lieu-dits Lafuge et Peyré, une veine de graviers prédomine dans les couches proches de la surface. Cette ligne de graves débute en fait à Larroudès et Sallebertan puis franchit la route  à Barère, suit le bas de Lahitault arrive à Peyré et Lafuge (secteur la Gravette) puis s’étend à l’Est de Péchinon pour gravir les pentes de Lagrave où sa résurgence est caractéristique et a donné son nom au lieu-dit. Terres de vignes, les graves de ces secteurs auront également été utiles à la confection des voiries communales à une époque où elles n’étaient que des chemins de terres.

A noter également que le fossé Sud de la Route de la Gravette n’est autre que la partie amont du ruisseau de la Lattelongue qui rejoint le Beuve au niveau du Bourg.

• IMPASSE  JOIE

Située dans la partie Ouest de la Commune, entre les deux lotissements communaux, cette impasse dessert quatre habitations sur une longueur d’environ 140 mètres. Cette voie correspond à l’ancien Chemin Rural N°4 de Joie qui jadis débutait Route de Vidalot, juste en face du carrefour avec la Route de Lahitault, descendait plein Est en direction du Beuve puis obliquait en angle droit vers le Nord pour rejoindre l’actuelle Rue Pierre Pescay à hauteur du lieu-dit Joie. De ce chemin qui traversait les terres dites « de Maille » ne subsiste dans le domaine communal que quelques dizaines de mètres à l’Ouest Route de Lahitault et l’Impasse Joie.

Un peu d’histoire :

 

Le lieu-dit Joie a traversé les siècles avec des orthographes très différentes selon les périodes. Sur la carte de Cassini (N°105 de Bazas de 1763-1767), il est déjà présent, mentionné comme Joy. En 1812, il apparaît sur les plans avec le nom de Goïs puis en 1851 il est notifié Joie, appellation définitive. Deux maisons étaient rattachées au lieu : celle du N°18 et celle du N°27. L’origine de ce nom n’est pas à rechercher dans les racines gasconnes mais plutôt à associer à un nom de famille présent sur la Commune jusqu’au début du 19ème siècle, la famille Joye. L’un de ses représentant, Bertrand Joye (brassier, né vers 1754 à Bieujac) sera même élu au Conseil Général de Bieujac parmi les six notables les plus riches du village le 20 février 1791.

• ROUTE DE LAHITAULT

Située dans la partie Ouest de la Commune, cette voie communale d’une longueur d’environ 1 kilomètres et 620 mètres dessert 21 habitations. Elle relie la Route de Vidalot à l’Est à la Commune de Saint Pardon de Conques à l’Ouest. Cette route correspond à l’ancienne voie communale N°5 de Dubourg.

Au début du 19ème siècle, cette voie est désignée comme le chemin de Langon au bourg, puis de Langon à Bieujac. Ce n’est qu’au milieu du siècle que le nom de chemin de Lahitault définira cet axe routier. Devenu voie communale N°5 de Dubourg du nom du lieu-dit à ses débuts à l’Est, le Route de Lahitault est définitivement baptisée en 2016.

Un peu d’histoire :

 

Lahitault est à associer de façon symétrique à son pendant situé à l’Est de la Commune, le lieu-dit Lahitte.

Dans l’étymologie occitane, le mot « hitta » détermine une borne, une frontière ou une limite entre commune. Lahitte étant à Bieujac la limite avec Castets et Castillon, il est tout naturel de conclure que Lahitault définit la limite avec Saint Pardon de Conques. Ces bornes de délimitation étaient autrefois symbolisées par des pierres qui marquaient l’endroit précis. Nombre de lieu-dits sont à rapprocher de ces repères géographiques. Du côté de Lahitault, on retrouve le lieu-dit Peyrebizanne à la limite de Saint Pardon de Conques. Il s’agit d’un lieu où se trouvait une « pierre taillée en biais » qui représentait la limite de la Commune. Cette pierre était encore visible au cœur de la forêt bieujacaise.

Qui sait, en cherchant bien, vous aurez peut être la chance de pouvoir la découvrir.

• CHEMIN DE LANOT

Situé dans la partie Ouest de la Commune, cette voie communale dessert une habitation sur une longueur d’environ 250 mètres. Cette route correspond à l’ancienne Voie Communale N°6 de Ruines à Tinarrage dans sa partie Ouest entre la Route de Païensas et la Route de Lagrave. Sous Napoléon Ier, elle est une partie du chemin intitulé Chemin de Péchinon, qui relie le quartier de Lahitault au Village de Péchinon. Il sépare de fait le quartier de Péchinon à l’Est du quartier de Lanot à l’Ouest, quartier inhabité qui s’étend jusqu’à la limite de Saint Loubert et de Saint Pardon de Conques. Au milieu du 19ème siècle, il conserve son appellation mais la mention de Lanot va petit à petit disparaître et tomber dans l’oubli. Elle ne renaîtra qu’en 2016 avec l’actuelle nomenclature des voies communales.

Un peu d’histoire :

 

Le terme Lanot en occitan est associé à la lande et en particulier une petite lande suivant la terminaison en -ot qui renforce la notion de petite chose. Le quartier de Lanot, qui aujourd’hui possède 4 maisons, n’était autrefois formé que par des parcelles agricoles composées de joualles, de prés ou autres terres cultivées (plan de 1850). Seule sa pointe Ouest en limite de Saint Pardon de Conques étaient constituée de bois avec notamment des châtaigniers et des pins. Cela correspond aujourd’hui à la partie boisée située au Nord du lieu-dit Ruines en bordure de la Route de Païensas, partie qui a très certainement donné son nom au lieu-dit.

• IMPASSE LATTELONGUE

 

Située dans la partie centrale de la Commune, cette voie communale dessert une habitation sur une longueur d’environ 50 mètres. Cette nouvelle voie a été crée lors de la construction du Lotissement du Hameau des Sources (2014-2019). En 2016, cette voie d’accès fut dénommée Impasse Lattelongue.

Un peu d’histoire :

 

Le terme de Lattelongue nous est connu par un acte notarié ancien qui qualifie le ruisseau qui sépare les lieux-dits Pescay et Séguès et qui après avoir traversé le Bourg se jette dans le Beuve. Il est noté sur ce document que le ruisseau de la Lattelongue détermine la limite entre la seigneurie de Castets en Dorthe et les terres de l’Abbaye du Rivet. Il prend sa source au milieu des bois de l’Ouest de la Commune dans les secteurs de Ruines et de Païensas et dans les secteurs Sud-Est de Saint Pardon de Conques (Bruhon, Caton, Landirouette ou Gouallin), se nourrissant des nombreuses crastes (du gascon crasta qui qualifie dans les Landes de Gascogne un fossé d’écoulement des eaux pour assainir les landes humides) qui drainent ces forêts. En tout un bassin versant de plus de 200 hectares. Sur les plans du 19ème siècle le ruisseau est identifié comme rouille ( du gascon arrulha qui signifie ruisseau) sans être nommé. Le terme de Lattelongue en occitan définit une branche flexible avec laquelle on bat les blés dans l’aire. Dans un document ancien de l’abbaye du Rivet daté du 13 mars 1463, il est fait mention d’une transaction entre le seigneur abbé du Rivet, Jehan Ebréart, et les seigneurs de Castets en Dorthe (Noble Labat de Toujouze et Noble Gassies des Apatz) qui se définit comme suit :

« 1° L’abbé du Rivet jouira paisiblement et retirera tous les fruits qui se ramassent dans la paroisse de Bieujac, depuis le ruisseau de l’église de Bieujac tirant du côté d’Auros »

« 2° Les dits seigneurs de Castets depuis le dit ruisseau tirant vers Castets en Dorthe ».

• ALLÉE DU LAVÉDÉ

 

Située dans la partie Nord-Est de la Commune, cette voie communale dessert une seule habitation sur une longueur d’environ 370 mètres. Cette route correspond à l’ancienne Voie Communale N°18 du Lavédé qui débute Route de Bartazac et se termine à la limite Nord de la Commune avec Castets en Dorthe. Elle est en fait mitoyenne sur toute sa longueur côté Est avec nos voisins castériots et également en son extrémité Nord. Si cette voie n’a pas de nom précis au début du 19ème siècle, elle sera qualifiée de chemin de Mazerac à Auros à partir de 1850.

Un peu d’histoire :

 

Le lieu-dit Lavédé puise ses racines dans le terme gascon de lavedey qui définit un lavoir. Cette origine est confirmée par la présence à l’Est du quartier d’un petit lavoir communal 

alimenté par le ruisseau de la Lande de Cassanet, qui marque la limite avec Castets en Dorthe, de l’allée du Lavédé jusqu’au Beuve. Au début du 19ème siècle, le terme de Lavédé n’existe pas dans les documents cadastraux. Le quartier se nomme alors Baoudas dont l’origine se rapproche du gascon «baudot» qui signifie joyeux ou dégourdi. En 1842, un nommé ESCARPIT, habitant de la Commune, répondait au chaffre de Baoudas, ce qui voulait certainement dire qu’il habitait le secteur et qui était peut-être un joyeux luron. C’est à cette époque qu’apparaît le nom de Lavédé dans la partie Est du quartier. Au même moment, on peut distinguer à proximité du lavoir actuel un petit bâtiment sur le ruisseau côté Castets qui pourrait préfigurer déjà un ouvrage dédié aux lavandières des quartiers proches tels Baoudas, Baudichon ou encore le Branna côté Castériot. Dès la fin des années 1800, seul le nom de Lavédé subsiste, traverse le siècle suivant et perdure encore aujourd’hui.

• RUE DE MAISONNEUVE

Située dans la partie centrale de la Commune au Nord-Ouest du Bourg, cette voie communale, d’une longueur d’environ 630 mètres, dessert 12 habitations. Elle relie la Route de Dugay à la Rue Jean Grassette. Cette route correspond à l’ancienne Voie Communale N°13 de Dugay à Maisonneuve. En 1812, cette rue est nommée Chemin de Dugay et hormis dans sa partie Ouest, épouse le même tracé qu’aujourd’hui. Elle débute dans sa portion Ouest au lieu-dit Dugay puis descend vers le Bourg par les lieux-dits Gâtine, Gombeau, Séguès puis Maisonneuve. A noter que cette rue est en partie reliée au réseau d’assainissement collectif depuis juillet 2014.

Un peu d’histoire :

 

Maisonneuve n’est autre que le nom francisé de l’ancien lieu-dit Loustauneau ou Loustaounaou qui signifie en gascon maison neuve. Sur le plan de 1812 et de 1851, deux maisons occupent le territoire de Maisonneuve : la maison du N°16 Rue de Maisonneuve au niveau du carrefour avec la Rue Jean Grassette et la maison du N°87   Route de Marrocq. Dire laquelle est la maison neuve est aujourd’hui difficile à dire même si quelques éléments historiques pourraient désigner celle du 16. Cette grande demeure fut au 19ème siècle la propriété de la famille Debayle, qui faisait partie des familles les plus riches de la Commune à l’époque. Tour à tour filasseur, tisserand, cultivateur ou négociant en bois, les Debayle se sont investis dans la vie municipale durant près de 70 ans. Antoine Debayle fut conseiller municipal durant 8 années (1840-1848), son fils André fit 7 mandats (1865-1888), le petit-fils Paul Joseph totalisa également 7 mandats (1894-1912) et fut Maire de Bieujac de 1897 à 1912. Cette destinée s’arrêta tragiquement en 1917. Louis Debayle, étudiant en droit et fils de Paul Joseph, tombait à 27 ans le 5 mai sur le plateau de Craonne lors de l’offensive du Chemin des Dames (Mort pour la France – Croix de Guerre avec étoile de Bronze).

• ALLÉE DE MAUCO

Située dans la partie Ouest de la Commune, cette voie communale dessert cinq habitations et une entreprise sur une longueur d’environ 310 mètres.

Elle correspond à l’ancienne Voie Communale N°6 de Ruines à Tinarrage. Historiquement ce chemin partait des limites de la Commune à l’Est vers Saint Pardon de Conques au niveau du lieu-dit Ruines, traversait le quartier de Péchinon, rejoignait Mauco, descendait à Dourneau, traversait le Beuve à Moulin Neuf et remontait à Baudichon pour rejoindre Castets en Dorthe. En 1812, sur le plan cadastral napoléonien, il débute à Mauco (écrit Moco) et se termine au quartier de Dournéou au lieu-dit Tuilière. Il est référencé au nom de Chemin de la Tuilière. Quarante ans plus tard, il devient Chemin de Péchinon à Castets, passe à Mauco, traverse les lieu-dits Gatine, Laprie, Baruillon, Frigalette, Laborde et rejoint Dourneau, le terme Tuilière ayant désormais disparu. Aujourd’hui ne subsistent que le début du chemin devenu Allée de Mauco et sa partie finale, l’impasse Dourneau.

Un peu d’histoire :

 

Le lieu-dit Mauco tire son origine de l’expression gasconne « mau corn » qui désigne un endroit, un « mauvais coin » avec une terre souvent ingrate, difficile à travailler. Il faut noter que les terres de Mauco (écrit Moco autrefois) s’étendait de la Route de Dugay à l’Ouest jusqu’à la Route de Marrocq à l’Est. De même, le pré du bord du Beuve entre la Route de Marrocq et le Moulin de Carat était appelé « Pré de Mauco », une terre systématiquement inondée en cas de crue. Longtemps les terres du plateau de Mauco ont accueillie des prairies ou de la vigne. Mais le sol de Mauco porte bien son nom et aujourd’hui la vigne a disparue et aucune autre culture n’y prospère, hormis des pâturages à chevaux.

• ROUTE DE MENAUBAYLE

Située dans la partie Est de la Commune, cette voie communale, d’une longueur d’environ 320 mètres, dessert une habitation. Elle relie Bieujac depuis la Route des Poupettes à Brannens et correspond à l’ancienne Voie Communale N°4 de Castets en Dorthe à Brannens. Au début du 19ème siècle, cette route est dénommée Chemin de Castets à Auros puis Chemin de Castets à Bommes et à Auros. A noter que le terme de cette voie côté Brannens au Sud a été modifié suite à la construction de l’autoroute A62.

Un peu d’histoire :

 

Le nom de Menaubayle tient ses racines du terme « baile » qui désigne sous l’Ancien Régime un officier de justice seigneuriale ou un régisseur, « menaut » rappelant certainement le nom d’une personne. Sur le plan cadastral de 1850, le lieu-dit est même écrit Jeannot Bayle. Menaubayle est déjà notifié sur la carte de Cassini (N°105 de Bazas de 1763-1767) sous le nom de Menaubali. En 1812, le nom a disparu au profit de Grison et la partie Ouest boisée est notée quartier du Duc du nom du ruisseau longe la route pour se jeter dans le Beuve. En 1851, Menaubayle est définitivement de retour sur les cartes et donnera même son nom usuel au ruisseau qui prend sa source sur ses terres, dévale la pente, creuse la grotte et la cascade des Poupettes, alimente le lavoir communal pour se déverser dans le Beuve. Menaubayle est également le berceau du plus grand bois de chênes et de châtaigniers de la Commune, véritable poumon vert de Bieujac. Sa célèbre palombière serait vieille de plusieurs siècles.

• IMPASSE MONTISON

Située dans la partie Est de la Commune, cette voie communale dessert une seule habitation sur une longueur d’environ 115 mètres. Elle correspond à l’ancien chemin rural N°1 de Montison. Sur le plan cadastral de 1812, l’actuelle Impasse Montison est la partie Est d’un chemin qui relie le Chemin du Beuve à la Route de Bartazac. Il est nommé Chemin de Montalieu, du nom du lieu-dit situé juste au dessus du Moulin dit de Carat. Cette voie part de l’Est, rejoint Montison, traverse les terres cultivées de Magnon pour arriver au quartier habité de Montalieu puis bifurque vers le lieu-dit Tuilerie qui jouxte le moulin et le Beuve. En 1850, à l’appellation Chemin de Montalieu se rajoute « à Castillon » car il permettait de relier le moulin au bourg de Castillon de Castets en traversant les terres de Lahitte (secteur de Castets en Dorthe). Au fil du temps, les quartiers de Montalieu et de la Tuilierie vont disparaître, très certainement à cause de l’arrêt de la production de tuiles qui était à l’époque une industrie florissante du village. Les habitations désertées et tombées en désuétude furent détruite et la liaison avec la partie Est de la Commune n’avait plus de raison d’être. Le Chemin disparut peu à peu et aujourd’hui seule l’Impasse Montison témoigne de cette axe routier autrefois très fréquenté.

Un peu d’histoire :

 

Le lieu-dit Montison est à associer avec l’ancien lieu-dit Montalieu qui se trouvait quelques centaines de mètres en contrebas, vers le Beuve.

L’origine du nom vient du latin « montem » qui signifie hauteur.

Montison domine la vallée du Beuve et possède un point de vue remarquable sur la Commune.

• IMPASSE MOURAS

Située dans la partie Est de la Commune, cette voie communale dessert une seule habitation sur une longueur d’environ 205 mètres. Cette impasse correspond à l’ancien chemin rural N°16 de Bernata qui autrefois reliait la Route de Joinlong à la Route de Bartazac. Au début du 19ème siècle, cette voie est dénommée chemin de Mouras du nom du lieu-dit qu’elle parcourt en sa partie Nord, la séparant du lieu-dit Bounate, au Nord, qui lui jouxte la limite avec Castets en Dorthe. En 1851, Bounate a disparu et la totalité du secteur est appelé Mouras. Ce n’est qu’au 20ème siècle que l’appellation Bernata viendra qualifier cette voie qui finira en impasse au gré des remembrements.

Un peu d’histoire :

 

Le lieu-dit Mouras est déjà répertorié sur le plan cadastral de 1812 puis sur celui de 1851. En gascon il est à rapprocher de « moura » qui qualifie un lieu humide et marécageux. A noter que dans sa partie Est, le lieu possède une réserve d’eau dit « clôt » ce qui valide la définition de l’endroit. Quand au terme Bernata qui nomme ce chemin au 20ème siècle, il est à associer au terme « vern » qui désigne l’aulne ou comme l’on dit ici communément le vergne, arbre qui pousse généralement dans les zones humides.

• IMPASSE PICHAUQUÉ

Située dans la partie Est de la Commune, cette voie communale dessert deux habitations sur une longueur d’environ 200 mètres. La mention de ce chemin communal est tardive dans l’histoire de la Commune. Sur le plan de 1812, il n’existe pas officiellement (il est représenté en pointillés) même si l’on peut penser que le corps de ferme qu’il dessert ne pouvait être isolé du monde. En 1851, l’accès à Pichauqué se fait par le Nord depuis le secteur de Pourute. Ce n’est qu’après que l’accès actuel va se dessiner dans la pente du Menaubayle par le Sud. Aujourd’hui l’impasse communale relie la Route des Poupettes aux habitations et l’accès Nord encore utilisé à la fin du 20ème siècle a définitivement disparu au milieu des parcelles agricoles.

Un peu d’histoire :

Déjà présent sur la carte de Cassini (N°105 de Bazas de 1763-1767) le lieu-dit Pichauqué a traversé les époques sous diverses orthographes : tour à tour Pichaouqué en 1812, puis Pichouquet en 1851, il est la parfaite définition du lieu à savoir une terre parcourue par les eaux. Rien de surprenant lorsqu’on connaît l’origine gasconne de l’endroit. Pichauqué est à rapprocher de « pichourret »  qui définit un petit filet d’eau qui coule de la roche ou du flanc d’un coteau. Une toponymie évidente quant on découvre les nombreuses sources qui jaillissent de ces pentes. Pichauqué c’est aussi un point de vue remarquable sur la Commune et en particulier sur le Bourg et l’Eglise.

• IMPASSE POURUTE

 

Située dans la partie Est de la Commune, cette voie communale dessert deux habitations sur une longueur d’environ 300 mètres. Cet ancien chemin communal reliait autrefois la Route de Bartazac à la Route du Beuve. Au 19èmesiècle, il était nommé chemin de Mainjoli (1812) puis de Mainjoulic (1850). Après le remembrement de 1989, ce chemin est passé pour partie dans le domaine privé. Seul subsiste dans le domaine public sa partie Est, à savoir l’Impasse Pourute.

Un peu d’histoire :

 

Le lieu-dit Pourute apparaît officiellement sur le cadastre de Bieujac à partir de 1850. Jusque là le secteur se découpe en deux lieux-dits : Lescouzères pour la maison actuelle au Nord (plan cadastral de 1812) et Mainjoli (plan cadastral de 1812) pour la maison à l’Ouest. En 1850, Pourute remplace Lescouzères pour englober les terres du secteur de la Route de Bartazac à la Route du Beuve, Mainjoulic ne subsistant qu’autour de la maison Ouest. Au 20ème siècle, le lieu-dit Pourute sera l’appellation définitive de tout le quartier. L’origine de ce nom est simple : la pourute en patois occitan, c’est la tourterelle. Pour les anciens qui pratiquaient autrefois cette chasse à la fin de l’été, le coin était effectivement bien fréquenté par cet oiseau qui profitait des cultures céréalières sur ce plateau dénommé communément « Grand Place ».

• IMPASSE SEGUÈS

Située dans la partie centrale de la Commune, cette voie communale dessert cinq habitations ainsi que l’entrepôt communal sur une longueur d’environ 55 mètres. Cet ancienne voie privée permettait autrefois de relier une seule habitation à la Rue de Maisonneuve. Lors de l’acquisition de la totalité de la parcelle par la Commune au début des années 2000, le chemin privé est tombé dans le domaine public communal. La construction du Lotissement du Hameau des Sources ainsi qu’une maison côté Nord ont densifié le secteur. En 2016, cette voie d’accès fut dénommée Impasse Séguès.

Un peu d’histoire :

 

Le lieu-dit Séguès est déjà répertorié sur le plan cadastrale de 1812 puis sur celui de 1851. Au 19èmesiècle, l’appellation disparaît progressivement des documents cadastraux pour laisser place au lieu-dit Maisonneuve. L’origine de ce nom est simple : la sega en occitan, c’est la ronce. Autrefois occupé par des terres et des joualles dans sa partie Nord, Séguès possédait des prairies au Sud en limite du ruisseau de la Lattelongue. Ces terres humides (de nombreuses sources irriguent son sous-sol) étaient un terrain très favorable pour les buissons de «sègues».

Soyez patient…toutes les voies auront leurs histoires !!!